Selva negra, suite

Nous nous sommes laisses impregner par le charme et la tranquilite de la Selva negra. Debout a 5 h,  nous allons a pas de loup dans la foret saisir le reveil de la nature : nous ne rentrons pas bredouilles  : nous avons apercu deux  biches, un agouti, et avons surtout apprecie le concert des oiseaux .
Une visite guidee plus approfondie  de l'hacienda se revele fort interessante.  Les proprietaires sont d'origine allemande et cela se sent : l'hacienda est tres bien organisee, tres propre, moderne. Le proprietaire est ingenieur et sa femme architecte. Deux autres ingenieurs agronomes y travaillent .  Depuis quelques annees, ils ont introduit de nouvelles methodes de culture bio, un systeme totalement integre.. Sur la photo, un piege a insecte : dans une bouteille rouge comme les grains de cafe, un melange de cafe et d'alcool... Les insectes sont attires par la couleur et l'odeur du cafe et tombemt ivres morts. Leurs productions :  cafe exporte en Espagne et aux USA, horticulture pour la vente a Managua,  maraichage, elevage de volailles, porcs , pour l'alimentation de l'hotel et du personnel, bovins.  Ils conservent leur foret  tropicale et amenagent des sentiers pour les promeneurs.
L'hacienda fait penser aux grandes abbayes du Moyen -Age qui vivaient en autarcie. Elle integre des competences et des metiers tres varies : un charpentier, un atelier de soudure, des cuisinieres pour la cantine des ouvriers, lavandieres...
Un vrai petit village (voir photo) a ete construit pour le personnel  avec une ecole primaire et maternelle avec 6 instits payes par la Finca, un dispensaire. Les maisons possedent  l'eau et l'electricite, ce qui n'est pas le cas partout. Les ouvriers ont un salaire de 100 dollars par mois, ils sont loges, nourris gratuitement. Les conditions de vie semblent meilleures que chez les petits paysans  qui arrivent tout juste a nourrir leur famille.  Les professeurs du secondaire  au Nicaragua ont un salaire de 150 dollars.
Dans l'hacienda, tout se recycle, meme les excrements du personnel transformes en gaz metane utilise pour la cuisine. Moitie de l'electricite est produite sur place , avec une turbine hydro-electrique. des panneaux solaires pour chauffer l'eau; le prochain projet est de construire des eoliennes. Des vers de terre transforment le fumier et les dechets du cafe en fumure.
Finalement, une hacienda apparemment progressiste tant au niveau agricole et environnemental que social. Ici tout est exploite, ce qui n'est pas le cas de nombreuses haciendas d'elevage vues le long de la route, avec des centaines d'hectares en friche alors que les petits paysans alentour n'ont pas suffisamment de terre pour vivre. A Selva negra, les proprietaires vivent sur place alors qu'ailleurs, les proprios vivent en ville, investissent ou placent leur Ag sans doute aux USA et sont tres loin des problemes des gens qui travaillent sur place...